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La voix de Jalen Ngonda prend de la hauteur

Écrit par sur 5 juillet 2025

Chaque fois que le chanteur américain Jalen Ngonda se produit sur scène, sa voix haut perchée surprend et fascine. Lorsque son premier album Come around and love me parut en 2023, les oreilles des amateurs de soul-music authentique se dressèrent instantanément pour savourer cette tonalité scintillante échappée des années 50 et 60. Biberonné au son de Smokey Robinson et Marvin Gaye, il reconnaît volontiers avoir un faible pour les disques Motown. Le 24 juin, il participait à l’édition 2025 du Festival Jazz de La Défense, près de Paris. Nous l’avons rencontré…

Originaire du Maryland aux États-Unis, Jalen Ngonda est un guitariste et chanteur de talent qui se joue des modes et préfère suivre son instinct. Si son goût affirmé pour le patrimoine afro-américain l’incite à composer dans une humeur qui renvoie instantanément à « L’épopée des Musiques Noires », il est d’abord un mélodiste autant inspiré par Burt Bacharach que par John Lennon ou Brian Wilson. Artiste romantique, poète, humaniste, Jalen Ngonda ne cherche qu’une chose : transmettre de l’amour à son public en espérant que ce sentiment positif résiste aux vents contraires.

« Tous ceux qui composent des chansons politiques le font en réaction à un évènement de leur quotidien. On pourrait croire qu’ils s’impliquent politiquement mais ce n’est que l’expression d’un ressenti intime. Par conséquent, quand j’écris des chansons, je ne fais que transmettre des émotions. Je ne veux forcer la main de qui que ce soit. Si je ressentais l’envie d’écrire une chanson politique, je ne me l’interdirais pas mais je ne veux pas que ce soit une contrainte ou un coup d’éclat. Il faut qu’il y ait une vraie raison et que cela ait du sens pour moi et pour ceux qui me sont chers. J’ai écrit beaucoup de chansons, j’ai raconté beaucoup d’histoires, mais pour que le public adhère à une chanson politique, il faut qu’il se sente concerné. Une chanson devient politique quand il existe des oppositions, des avis contraires. C’est vous qui donnez le ton politique à une chanson. Prenez « Imagine » de John Lennon. Il a juste écrit des mots qui reflétaient son propre ressentiment, son espoir d’un monde plus juste. Il ne cherchait pas à créer une œuvre politique. C’est nous qui en avons fait un hymne. Les compositeurs ou paroliers ne cherchent pas à être politiques. Ils veulent simplement exprimer leurs émotions à travers des chansons. Pour ma part, je cherche à unir les peuples de la planète. L’amour étant le sentiment unitaire le plus puissant en ce bas monde, je préfère chanter cela plutôt que d’inciter les gens à se battre. Je veux insuffler de la joie et de l’amour ». (Jalen Ngonda au micro de Joe Farmer)

Le 24 juin 2025, les spectateurs ont certainement perçu l’intention du personnage et vibré sur ses ritournelles gracieuses qui contrastaient singulièrement avec la prestation vigoureuse de son prédécesseur sur la scène de « La Défense Jazz Festival ». Joël Culpepper assurait, en effet, la première partie de cette soirée soul contemporaine et, dans un tourbillon d’énergie irrésistible, parvint à imposer sa vision très personnelle de la culture noire. Citoyen britannique, son regard transatlantique de l’héritage musical afro-américain n’en est pas moins pertinent. Il ne s’interdit aucune source créative et considère, à juste titre, que son rôle est de développer un art en constante évolution comme le firent ses aînés au fil des décennies. « Je vous mentirais si je vous disais que je n’ai pas été influencé par Curtis Mayfield, Prince ou Al Green. Ils sont les architectes de ce patrimoine et ont guidé mes pas sur ce chemin que je compte emprunter jusqu’à la fin de mes jours. Pour autant, je ne me prive pas d’écouter les artistes de ma génération dont Jalen Ngonda, Michael Kiwanuka, Leon Bridges, Anderson Paak, Maverick Sabre… Ils ont tous des voix incroyables et une approche singulière de la musique, très sensible, dont nous avons besoin dans l’univers sonore actuel. Pouvoir écouter ces différentes tonalités nous prouve que la soul-music perdure et qu’elle a toujours une valeur au XXIè siècle. Nous nous devons de la préserver et de la faire évoluer ». (Joël Culpepper sur RFI)

Un soir d’été, au nord-ouest de Paris, des notes étincelantes, des voix séduisantes, des acclamations enthousiasmantes, ont accompagné un discours utile à une époque troublée : celui de la pondération ! Ce message a été entendu et compris. Gageons que les mots se transformeront en actes…

⇒ La Défense Jazz Festival

⇒ Le site de Jalen Ngonda

⇒ Le site de Joël Culpepper.

Titres diffusés cette semaine :

– Joël CULPEPPER – « It’s in your sex »  (Mr BONGO)

– Joël CULPEPPER – « Fallowfield Loops » (Mr BONGO)                              

– Joël CULPEPPER – « Kisses » (Mr BONGO)                                                            

– Jalen NGONDA – « Come around and love me » (DAPTONE RECORDING)

– Jalen NGONDA – « Rapture » (DAPTONE RECORDING)                                                

– Jalen NGONDA – « If you don’t want my love » (DAPTONE RECORDING)                

– Jalen NGONDA – « Just as long as we’re together » (DAPTONE RECORDING)           

– Jalen NGONDA – « It Takes a fool » (DAPTONE RECORDING)                                            

– Miles DAVIS – « Ascenseur pour l’échafaud » (Fontana Records).


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